Deep Purple – Whoosh !

Note : 4 sur 5.

Institution du rock demi-séculaire, Deep Purple a traversé les époques, connu en quelques sortes plusieurs vies, des succès inégalés, des échecs cuisants, des clashs et des doutes lancinants, pour finalement arriver en 2020 à la tête d’une discographie d’où 21 albums vous contemplent. Une production inégale par la force des choses, changements de line-up, pression du business, caprices, choix artistiques pas toujours concluants…
Cependant, le Deep Purple cru 2020 affiche 25 ans de stabilité. L’arrivée de Steve Morse en 1995 semblant avoir soldé les temps des crises tant et si bien qu’il existe aujourd’hui tout un pan des fans n’ayant jamais connu – et qui de fait regrettent très peu – l’époque Ritchie Blackmore. Seul ombre au tableau, la disparition du claviériste Jon Lord.

Alors que pouvons attendre du petit 21ème ? Un superbe moment de rock tout simplement mais il fallait quand même le faire. Difficile pourtant d’être surpris tant Deep Purple connaît son affaire, néanmoins les britanniques pourraient couler des jours heureux et oisifs à profiter de leur immense fortune dont Ian Gillan disait en passant qu’il n’aurait pas même physiquement le temps de la dépenser. Ils avaient donc et bien au contraire tout à perdre.

Whoosh ! (2020 – Ear Music) nous replonge aux sources du hard rock mais également nous donne à écouter une musique tout à fait dans l’air du temps, la vague vintage en cours dans le rock n’y étant certainement pas pour rien.

On a aimé particulièrement « Throw My Bones » et son riff groovy, son superbe solo de guitare et ses touches d’humour. On garde également « Nothing At All » sur laquelle quelques tribute bands risquent fort de se casser les dents avec sa phrase thème égrainée à toute vitesse. Ajoutons à ces hard rocks aux riffs tendus « The Long Way Round » opportunément positionné au milieu comme pour relancer la machine. Il faut mentionner l’interlude « Remission Possible », un court instrumental mettant parfaitement sur orbite « Man Alive » qui va constituer le moment progressif de l’album, une réussite.
Les compositions explorent différentes rives musicales, on retrouve la valse sur « Step By Step » et l’énergie d’un rock’n’roll endiablé sur « What The What ».

La rythmique est solide comme jamais, Paice et Glover jouent comme un seul homme, les « jeunots » Morse et Airey se chargent des parties solos et virtuoses avec précision et inspiration, leurs questions réponses dans « Drop The Weapon » ou « And The Adress » constituant à chaque fois des moments majeurs. On aurait pu remplir une chronique entière des louanges sur les solos de guitare et d’orgues et claviers divers.
Côté voix Gillan s’emploie avec beaucoup d’intelligence, affichant une forme insolente après 50 ans de carrière intensive comme fut la sienne.

Côté production on retrouve pour la troisième fois consécutive Bob Ezrin. L’alliance d’un grand groupe et d’un grand producteur passé par Pink Floyd, Peter Gabriel ou encore Alice Cooper nous assure un disque soigné, bien centré sur les attentes stylistiques avec ces soupçons d’audace et de surprise qui pimentent une tracklist et font tenir la distance. Le son, moderne et hyper travaillé satisfera aussi bien les fans les plus fidèles que les nouveaux qui auraient eu du mal avec les mixages années 70 plus bruts.

Whoosh a tout d’un grand disque, Deep Purple tient une forme étincelante, ils n’ont assurément pas fini de nous étonner.

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