Géographiquement parlant, Popincourt évoque un charmant petit quartier parisien du XIème arrondissement connu comme un paradis des chineurs. Musicalement il s’agirait plutôt d’une enclave britannique tout aussi charmante et où les chineurs de musique de qualité y sont les bienvenus.
Olivier Popincourt a commencé à se signaler en solo en 2013 par un EP #1, déjà pop rock et déjà manifestant un amour pour le rock anglais jamais démenti par la suite. Soigneux dans ses choix artistiques, il est un musicien extrêmement demandé et très actif sur cette scène d’une pop chatoyante bien française aux couleurs de l’Union Jack.
Avec A Deep Sens Of Happiness (2020 – Milano Records), Popincourt collectionne les titres accrocheurs et réussit le virage du deuxième album.

Nous nous lançons avec délice dans un voyage aux tonalités vintage, en chemin nous croisons la crème des influences pop rock des cinquante dernières années, les Beatles naturellement, mais aussi Elvis Costello & The Attractions et bien sûr Paul Weller pour les orgues, cordes et cuivres.
« The Grass Of Winter Morning » qui mène le programme nous emporte. Tout fonctionne à merveille, le son, les harmonies, les mélodies. Cerise sur le gâteau, ce petit accent frenchy porté crânement (sans malice) et qui donne à l’ensemble cette coloration si personnelle.
Les amoureux de douces mélodies imparables tomberont pour « Never Give All The Heart » où tout déborde de classe jusqu’au solo de saxophone ou encore pour « The Last Beams Of A Setting Sun » qui leur donneront la sensation qu’on les prend dans les bras quand ils se sentiront un peu mélancoliques. Et tout comme eux nous trouverons que les deux derniers morceaux sont les plus beaux bijoux mélodiques de l’album. « Once Upon A Time » et « This Must Be Heaven » rendent à eux seuls le disque trop court.
Le côté rock reste bien présent bien qu’un petit peu moins mis en valeur que sur A New Dimension To Modern Love (2016 – Jigsaw Records). « A Deep Sense Of Happiness », le morceau titre se joue sur un riff de guitare bien tight avec un pont lumineux et un solo de guitare évidemment mélodique. Jamais dans la démonstration, toujours à l’essentiel : la musicalité. « Always Back » permet de bien dynamiser le premier tiers de l’album. Solide mais sans brusquerie, chose interdite chez Popincourt. Le solo est cette fois-ci laissé à l’orgue, pas de jaloux.

On se serait presque attendu à ce que le chanteur confie toute la réalisation à une équipe anglaise, qu’il fasse mixer son album à Abbey Road, Trident ou Air au coeur de Londres mais non, c’est bien en France autour de Paris qu’A Deep Sense Of Happiness a été confectionné. A la baguette, Sébastien Souchois a su restituer la finesse des compositions aussi bien par le mix que par ses arrangements de cordes.
Cet album tout fraîchement sorti place Popincourt sur le haut du panier de la pop made in France. Une musique de passionné, intelligente (nous aurions pu parler du duo « While The Ship Sinks »), cultivée et pourtant diablement accessible.
Une réflexion sur “Popincourt – A Deep Sense Of Happiness”