Que les amateurs de rock relèvent la tête ! Car voici un album qui nous permettra de dire qu’un groupe parti pour durer aura réussi à émerger du marasme de 2020.
Car ces brésiliens ont tout pour plaire, le sens du riff qui fait mouche, la précision rythmique et par dessus tout la présence d’un chanteur hors norme. Renan Zonta, qui récolte les louanges de toute la presse rock, livre une prestation de très haut niveau tout au long des douze titres qui constituent Discharge (2020 – Frontiers Records), le premier album du quatuor. Comme semble nous y inviter le visuel du disque, poussons donc la porte de ce club crade qu’on imagine dans un quartier mal famé et, armés d’une bonne pinte, écoutons.

Et le groupe a choisi de frapper vite et fort. Après « Awaken », une courte intro énigmatique comme un appel depuis les tréfonds de la Terre, on rentre de suite dans le vif du sujet avec « Devil You Know ».
Ce titre vous rentre dedans et ne vous quitte plus. Riff swamp, atmosphère du bayou, rythmique groovy, gros son et voix éclatante, le cocktail rappelle par moments le meilleur Black Stone Cherry, le premier, mais aussi Lynyrd Skynyrd et la ribambelle des grands pontes du rock sudiste plus ou moins teintés de delta blues. Le timbre de voix n’est pas sans rappeler Myles Kennedy (Alter Bridge) ou M.Shadows (Avenged Sevenfold), Renan Zonta se fait d’emblée une place au soleil.
Et l’on pourrait dérouler nos meilleurs superlatifs sur le reste du programme si grande est notre béatitude. On a craint le syndrome du ventre mou lorsque se sont enchaînées « Got Me Runnin’ », « Far Off » et « Your Ghost », trois très bons morceaux mais à un endroit ou deux auraient peut être suffit pour relâcher un peu la pression infernale exercée par le duo de tête « Devil You Know » et « King’s Ale ».
Et d’ailleurs, de relâchement il n’y aura plus, les premières notes de « Gypsy Touch » tabassent, des flots d’énergie brute se ruent sur nos oreilles et la suite de l’album s’apparente à une méthodique montée en puissance avec mentions particulières à « Higher Than Your Heels », super morceau malgré une thématique hyper éculée ; et à « We Are Wrong » qui clôt l’exercice, un morceau de costaud et un des meilleurs refrains pour finir.

Bien que produit au Brésil, l’album sonne à 100% comme un disque américain, ce qui peut amener à regretter un manque d’identité que le groupe compense avec talent par la maestria technique et la qualité des compositions.
Avec son mix de hard rock et de blues dominé par un chant exceptionnel, Electric Mob pourrait bien imposer Discharge comme un des disques de rock les plus toniques et captivants de cette année, un must have pour les fans et un groupe à suivre assurément.