Certains ne se calmeront jamais. A tout bientôt soixante piges dont 30 passées chez Mortorhead jusqu’à la disparition de Lemmy, après un nécessaire temps de deuil, d’autres auraient ressenti le besoin de ralentir et en seraient restés à attendre les valises de pognon au bord d’une piscine. Le gallois avait visiblement d’autres projets et une floppée de gros riffs à nous balancer.
Le meilleur hommage restant certainement de continuer à jeter toutes ses forces dans le rock, Phil Campbell assure depuis 2018 une livraison par an, que ce soit en solo l’année dernière avec Old Lions Still Roar (2019 Nuclear Blast) ou ici pour un deuxième album avec ses Bastard Sons (2020 Nuclear Blast), groupe familial avec papa à la guitare lead et ses trois rejetons en soutien. Le tout emmené par le frontman Neil Starr dont certains avaient peut être découvert la superbe voix avec Attack ! Attack ! Ou States And Empires, lequel a naturellement pris une autre dimension en rejoignant le combo du père Campbell.

Et c’est une véritable masterclass de hard rock qui s’étire sur 13 titres et 53 minutes. Une collection de riffs de classe mondiale où Phil Campbell réussi à être omniprésent tout en laissant de la place autour de lui. Ce qui permet d’apprécier la précision de la section rythmique dans laquelle l’on pourrait inclure le frère guitariste Todd tant le jeu avec la basse et la batterie est compact. Il ne reste plus au père qu’à lâcher les chevaux sur les solos, exercice dans lequel il a toujours autant d’inspiration. Et s’il faut en choisir un, nous avons un petit faible pour le dernier solo sur « Waves ».
Enfin, Neil Starr. Qui se doute bien qu’il ne peut échapper à la comparaison et qu’on lui refera le coup à chaque fois. Or c’est injuste et impossible tant le jeune chanteur a une large palette vocale. Certes son timbre est moins emblématique (et moins abimé) que celui de Lemmy, mais du rock nerveux speedé de « Son Of A Gun » ou « Animals » au plus relâché « Desert Song », Starr fait le job et domine les événements avec brio.

Côté production, on reste encore dans le giron familial en confiant les manettes à Todd, le frère guitariste cité plus haut. Un son rock de très haut vol, tranchant, bien défini, bref un mix à faire péter à plein volume pour en ressentir toute la puissance.
Au final, et bien que l’illustration de Matt Riste semble venir droit de la discographie de Jethro Tull ou de Kansas, on a bien envie d’aller boire un coup avec la fine équipe représentée sur la pochette. Ils ont signé là un des meilleurs moments rock de 2020.
Ca c’est excellent ! J’adore cet album. Simple, basique, rock quoi.
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