You Me At Six – Suckapunch

Note : 4.5 sur 5.

Un nouvel exemple d’un groupe au succès important au Royaume Uni mais qui n’a pas encore réussi, malgré de très bons albums, à se faire remarquer en France. Les cinq garcçons ont pourtant tout pour plaire avec des influences picorées chez les meilleurs. Et comme quoi on peut venir de Weybridge, ville habitée un temps par John Lennon et Ringo Starr, et donc terre consacrée « beatlesienne », et aller malgré tout chercher ses influences de l’autre côté de l’Atlantique : de Blink-182 et Incubus sur les premiers albums à Imagine Dragons ou Asking Alexandria plus récemment, on en revient toujours à des groupes américains ou britanniques installés aux Etats-Unis.. 

Aujourd’hui leur septième album Suckapunch (2021 Underdog) pourrait bien changer la donne et leur donner une dimension supplémentaire. Car l’originalité a été mise au coeur de leur travail. En dépaysant l’enregistrement en Thaïlande et après un gros travail en amont, le groupe a pu se focaliser sur la création, s’extraire des deadlines et prendre quelques risques, aller plus loin que dans leurs albums précédents. Leur rock se teinte désormais d’electro, de talkover et même d’une pointe de R&B bien employée notamment dans « What’s It Like », c’est surprenant et très bien fichu.

Pour autant You Me At Six n’a pas renversé la table et même si leur musique a bien changé – pour le mieux – depuis Take Off your Colours (2009 EMI Records) Suckapunch poursuit un chemin bien engagé déjà sur VI (2018 AWAL Recordings). Nous assistons donc à un pas supplémentaire vers quelque chose de plus personnel et qui nous plaît de plus en plus, une sorte de « rock electro alternatif mélodique ». Des morceaux comme « Nice To Me » ou « MAKEMEFEELALIVE » donnent le ton, une voix scandée, énergique et des refrains catchy mais sans grosse ficelle. Le tout servi par une instrumentation élaborée, sortant de la simple grille d’accord ou du riff, jouant avec les silences et les textures. 

You Me At Six a donc su se réinventer, et même si les clins d’oeil sont encore plus qu’appuyés, « WYDRN » vers Bring Me The Horizon, « Adrenaline » vers Imagine Dragons, on entrevoit avec le morceau titre, avec « Finish What I Started », avec « Beautiful Way » cette nouvelle direction.

Et l’on comprend les raisons profondes de cette évolution heureuse en regardant sous le capot : Dan Austin, ingénieur du son de son état, éminence grise du son des Doves et qui a joué un rôle central dans le cheminement des anglais. Suckapunch fait définitivement basculer You Me At Six dans la modernité en les débarrassant de leurs oripeaux pop punk. Peut être la voie du succès hors du Royaume Uni, une belle année s’annonce pour Josh Franceschi et consorts.

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