Pour beaucoup d’artistes le deuxième album se dresse souvent comme un obstacle, laissant les musiciens face à la nécessité de toujours faire mieux. Rien de tout cela pour Shauna Tohill qui ne fait que progresser depuis ses débuts autour de 2011 avec son précédent groupe Silhouette.

Aujourd’hui à la tête de son trio Rews, on peut désormais considérer la jeune nord-irlandaise comme une valeur sûre du rock britannique, pour preuve cet album Warriors (2020 Marshall Records) qui a débarqué dans les bacs, les playlists et les radios (pas en France, n’allez pas non plus rêver).
Après Pyro (2017 Marshall Records), un premier disque qui confirmait qu’il y avait du potentiel sans toutefois l’exploiter réellement, Miss Tohill est manifestement passée à la vitesse supérieure. Exit la batteuse Colette Williams et la formule duos de nanas, pour le meilleur Rews a décidé de muscler son jeu.
Fan de gros riffs et de refrains catchy vous allez être copieusement servis tant quasiment chaque chanson de Warriors dégage à la fois puissance, spontanéité et facilité. Souvent comparée à une version féminine de Royal Blood, détail certes flagrant sur « Today We’re Warriors », la musique de Rews laisse entendre également des touches de grunge, de Biffy Clyro dans « Itch » ou encore une pointe de KT Tunstall dans « Heart Is On Fire ».
Et d’une certaine manière, on était prévenus. Les singles « Birdsong » ou « Monsters » annonçaient un album addictif, équilibré entre rugosité et refrains accrocheurs, et cet album nous l’avons bien eu.

Ce son, nous le devons à Alex Loring, producteur londonien plutôt branché post-rock mais qui pourrait bien avoir l’occasion de monter en gamme avec son boulot sur cet album. Prenant le contre-pied du son pop punk lisse et radio friendly que l’on aurait pu avoir ici, il apporte au contraire du relief, des aspérités, une sensation de live avec des graves bien marqués et des voix bien en avant.
Bref, Warriors déchire, Shauna Tohill déchire, on l’attend de pied ferme en live pour faire bouger nos têtes !