Un morceau d’Histoire du rock, un concert incroyable, incongru à tous points de vue et sur lequel tout a été dit. Le 30 janvier 1969, accompagnés de Billy Preston au piano électrique les Beatles jouaient pour la dernière fois publiquement et délivraient une performance impeccable malgré les tensions internes, malgré la température inférieure à 10°. Sur le toit de l’immeuble d’Apple Corps, le technicien Glyn Johns montrait l’étendue de son talent, réalisant un véritable exploit technique compte tenu des moyens de l’époque.
Cette captation nous est restituée en intégralité et sans coupure. Voilà certainement ce que tous les fans des Beatles avaient toujours rêvé d’écouter. Et quel groupe. A revivre indéfiniment.
En playlist : Get Back Take 2
Une surprenante escapade au format EP pour un groupe comptant déjà trois solides albums au compteur. Du shoegaze mid-tempo efficace, les guitares et basse créent une masse sonore consistante constamment sous un feu rythmique nourri au milieu de laquelle la voix se fraye un chemin vaporeux.
Encore une fois les valentinois n’y sont pas allés par quatre chemins, des compositions inspirées, une production bien calibrée et taillée pour l’international, il serait bien dommage qu’après cela Dead Horse One reste encore un des secrets les mieux gardés du rock Français.
En playlist : Static King
Comme beaucoup nous avions découvert IDLES avec Ultra Mono sorti en 2020. Un groupe de punk fiévreux. Aujourd’hui il ne s’agit plus de brûler la chandelle par les deux bouts, Joe Talbot et consorts ont décidé de monter en gamme.
Et autant nous avions eu la sensation d’apprécier IDLES un peu par accident, autant nous aimons beaucoup de ce qu’ils sont devenus avec Crawler,. Des créateurs d’une musique hybride, débridée mais riche de ses moments de calme et de ses apports synthétiques, et qui pour autant n’a pas tourné le dos au punk.
En playlist : The Wheel
Le crooner anglais avait fait beaucoup pour ne plus être pris au sérieux en défrayant plus souvent la chronique pour ses frasques de fin de soirée que pour sa musique. Le voici désormais revenu aux affaires avec un nouvel album de pop soul qui nous a ravi à chaque écoute. C’est dansant, c’est lumineux, ça fait un bien fou.
Les onze titres proposés mêlent habilement modernité et sonorités vintage 60s, plusieurs étant de potentiels tubes comme le très dansant Don’t Let It Get You Down ou Tears Are Falling (qui n’est même pas un single!).
Comme quoi, quand on veut, on peut. Welcome back Miles.
En playlist : Don’t Let It Get You Down
Imaginez un mélange de doom et de post-metal mais avec un chant incantatoire, ajoutez-y un travail de la matière sonore nous amenant vers le rock psyché voire le grunge d’Alice In Chains et vous obtiendrez un des meilleurs disques de 2021 selon nous. La preuve, sorti il y a près d’un an nous voulons encore en parler.
Les polonais déploient sur ces 45 minutes une maîtrise totale de l’art de la nuance et du crescendo, en plus d’un savoir-faire établi pour créer des atmosphères évocatrices, il suffit d’écouter God Emperor Of Dune pour s’en convaincre.
Une découverte de ce niveau n’arrive jamais trop tard.
En playlist : Crows
Le génial touche-à-tout Christoffer Franzen nous revient avec son one-man band Lights & Motion pour un sixième album. Son « cinematic post-rock » comme il le définit lui-même se recentre sur les guitares, s’éloignant de l’ambient et ramenant par moments l’ensemble dans le giron de Caspian. Les orchestrations comme toujours sont sublimes, les développements suivent une trame où tout se fait avec un naturel désarmant.
Franzen signe une fois de plus un disque envoûtant au visuel évocateur. Qu’il serait bon de partir en van à la découverte des contrées nordiques, The World I Remember en bande son spectaculaire des aurores boréales.
En playlist : The World I Remember
Actif depuis 2003 mais évoluant plus souvent dans la création sonore de théâtre ou de danse, Roméo Bonvin nous propose au fil de plusieurs EP un post-rock aux touches electros dans un univers très cinématographique.
Prenant le contre-pied d’un genre où d’ordinaire on allonge joyeusement les durées, le suisse joue la carte de compositions concises. Cet EP Oblikva démontre une belle science de la nuance, des reverbs et des alternances tension/détente.
Du coup on en aurait bien entendu plus. Allez Romeo, il faut passer à l’album !
En playlist : Tomorrow
En une trentaine d’années et quatorze albums, Mark Oliver Everett a réussi à installer sa personnalité atypique, désabusée – souvent traumatisée aussi hélas – sur la scène mondiale. Les fans le retrouvent avec bonheur aujourd’hui sur ces nouvelles chansons plus orientées rock et blues avec un disque optimiste et séduisant. On pourra ainsi dire qu’avec Eels on aura tout vu.
Evidemment, malgré la très bonne tenue générale rien ici ne permettra de retrouver le succès des débuts, quoique rien n’est jamais sûr à ce niveau, mais Everett lui-même en a-t-il envie et besoin ? Encore moins sûr.
En playlist : Good Night On Earth
Quel univers intrigant que celui que nous propose cette formation italienne ! Troisième album au compteur et près de dix ans d’âge, le quatuor a eu le temps de peaufiner son art pour obtenir le dosage parfait. Krautrock, shoegaze, synthwave, voix évanescentes, en découle une atmosphère lancinante, grandiose ; au final quelque chose de peu entendu et de très intéressant.
Ør pourrait presque se vivre comme une expérience cosmique, cette musique iconoclaste doit absolument se frayer un chemin jusqu’à vos oreilles.
En playlist : Zenith