Septième album des canadiens superstars en leur pays mais globalement inconnus chez nous. Alors c’est vrai, ce dernier né ne fait toujours pas oublier les deux formidables premiers disques sur lesquels chantait Adam Gontier parti depuis explorer d’autres contrées. Mais soyons justes, Explosions a tout pour rassasier les fans de rock alternatif : lourdeur, mélodie, refrains catchy, balades intenses et cerise sur le gâteau, une production magistrale signée Howard Benson.
Ne manque qu’un gros tube pour retrouver les sommets, les gars en sont capables, ils l’ont déjà montré, allez, y’a plus qu’à !
En playlist : So Called Life
Après s’être ennuyés comme des rats morts sur son album précédent, on retrouve Avril Lavigne en meilleure forme sur ce Love Sux. L’égérie du pop-punk des années 2000 est de retour avec un disque plein d’énergie qui fera retomber en adolescence tous les quadras qui écoutaient « Complicated » en cachette en 2002.
Seul hic, le pop-punk, n’est plus vraiment à la mode vingt ans après et malgré sa bonne tenue, le disque risque un peu de passer sous les radars, dommage. Nous on s’est bien éclatés.
En playlist : Break Of A Heartache
Disons-le, on s’est toujours copieusement régalés en écoutant les nord-irlandais. Leur sixième album sorti en mars dernier fait l’unanimité des critiques à juste titre, tout y est minutieusement pensé, logique, évolutif. Toujours instrumental à l’exception de quelques voix par Emma Ruth Rundle ou Neil Fallon, de l’immersion délicate de « Dive Pt 1 » à l’explosion sur « Jettison », le disque exploite toutes les facettes du trio, atmosphérique, post-rock mais aussi math rock avec une pointe afro et punk. Un très gros coup de coeur.
En playlist : Lung
On pourra se demander si l’histoire de ce quatuor de Liverpool aura relevé de la fulgurance éphémère ou de la Fédération (Anglaise du coup) de la Lose. En effet peu de groupes se seront payés le luxe de splitter avant même la publication de leur premier EP, chapeau bas Gentlemen.
Et pourtant le disque est bon, en matière de post rock il y avait même longtemps qu’en dehors des grandes écuries on n’avait pas entendu si prometteur. Tant pis, plutôt que de s’appesantir sur des espoirs déçus, profitons de ces 6 titres instrumentaux inspirés, offrant de belles plages contemplatives et des colères aériennes.
Allez les gars, reviendez, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis !
En playlist : Nil Desperandum
Souvent étiqueté guitar hero, ou musicien pour musicien, le guitariste s’est pourtant appliqué – au moins dans sa discographie solo – à démontrer qu’il est bien plus que ça. Il dévoile encore sur ce disque 13 bonnes chansons de rock, sans prétention, sans exhibition technique superflue. Et nous au final on en oublie le CV – monumental – du bonhomme pour n’en garder que ses riffs, sa voix et une musique bien plus sincère que les masterclasses que l’on attend systématiquement de lui dans King’s X ou ses autres projets.
En playlist : What You’re Thinking
Déjà le cinquième album pour le gang de Tobias Forge et il serait tout bonnement temps d’accepter que Ghost s’est imposé comme l’héritier naturel des groupes de hard rock les plus « grand public ». Les Def Leppard, Kiss, Bon Jovi, Van Halen ou autre grosse écurie du hard FM ont trouvé leur continuateur.
Le problème est que tous les groupes précités ont été ringardisés et moqués, parfois copieusement. Alors c’est l’heure du remord pour beaucoup, car Ghost nous sort un nouvel album totalement dans la lignée honnie. Un album catchy, remarquablement produit, plus branché guitare que ses productions précédents et auquel il est difficile de résister.
Que ce soit par plaisir coupable ou franche adhésion, Ghost ne laisse personne indifférent, la marque des plus grands.
En playlist : Call Me Little Sunshine
Entre post rock et rock progressif, le quintet grec vient de nous asséner un coup de maître.
Leur musique très atmosphérique démontre une maîtrise totale des textures synthétiques et des subdivisions rythmiques. Chaque écoute permet d’en découvrir un peu plus. Au dessus du tumulte virevolte la voix de Stavros Markonis, pas toujours assez en avant à notre goût, mais le choix a été d’offrir la possibilité à l’auditeur d’explorer les différentes couches sonores. Et en la matière il y largement de quoi satisfaire la curiosité des plus pointilleux. On pense à Soen, à Depeche Mode qui n’a pourtant rien à voir avec le prog, un disque passionnant aussi bien par ses mélodies que par son « bruitage », ceci se comprenant comme un compliment sous notre plume.
En playlist : The Swan
Il leur a souvent été reproché une forme de passivité, une sorte de navigation au pilote automatique qui leur aurait fait enchaîner des albums corrects mais sans plus. Pourtant chez d’autres on appellerait cela de la cohérence, ce qui est une qualité.
Grant Nicholas, leader de son état, a bâti une oeuvre qui, si elle n’enchaîne pas les tubes, a le mérite d’avoir produit dix albums de rock accrocheur, plaisants, sans aucun faux pas.
Torpedo, le onzième petit dernier, ne déroge pas à la règle. Le son a été un peu durci, faisant la part belle aux riffs plus tranchants. Et l’on ne se lasse pas de cette patine 90’s, il faut bien assumer son âge.
En playlist : Torpedo
Nos Ukrainiens du mois nous arrivent de Kyiv ! Leur premier court album éponyme publié en 2020 – 12 minutes, difficile de faire moins – sonne bon le rock anglais qui mixe punk nerveux et ferrailleur et art rock. Sept titres emmenés vite fait bien fait qui donnent une irrepressible envie de se jeter contre le mur de votre piaule à l’image du single Ti! qu’on vous met en playlist.
Le trio se démène pour récolter des fonds pour aider l’armée et l’aide aux réfugiés, sortant également un single, « Prividi ». Le groupe continue de faire des concerts dès que les conditions le permettent, on leur souhaite le meilleur pour la suite tout comme au pays tout entier.
En playlist : Ti !