Toujours identifiable en une fraction de seconde, le combo suédois revient en Patron avec un neuvième album qui va encore faire mal à la nuque !
Et il faudrait être un sacré « peine-à-jouir » (on en a lu quelques uns) pour faire la fine gueule face à cette déferlante massive de riffs, de patterns savants et de hurlements cauchemardesques. Flanqué d’une production exceptionnelle, assemblage de morceaux lourds et complexes, Immutable est à ranger en bonne place avec ses copains Obzen, Chaosphere et Koloss, les pièces les plus marquantes d’après nous de leur discographie.
En playlist : The Abysmal Eye
Et de trois pour ces anglais de Leeds (presque au nord) qui produisent un art rock spontané, riffé et légèrement dissonant, n’hésitant pas à se pointer en studio les mains dans les fouilles pour improviser textes et solos de guitare. Pari gagnant, Down Tools dégage une énergie et une fraîcheur que l’on cherche souvent en vain dans nombre de sorties récentes.
Ajoutons que Dan Hyndman, chant et guitare, n’a pas sa langue dans sa poche comme en témoignent les deux singles Get On Yer Soap Box et Northern Safari et vous obtenez un excellent disque, nerveux, un peu grande gueule mais au grand coeur.
En playlist : Northern Safari
Depuis mai et notre numéro spécial Ukraine nous avons eu l’occasion de vous faire découvrir quantité de musiciens inspirés, plus ou moins populaires mais tous engagés dans la défense de leur pays. Les quatre de Motor’Rolla ne dérogent pas à cette règle et se sont dépêché de reprendre la route dès que possible. Ils enchainent les initiatives de soutien à l’armée et répandent dans tout le pays leur rock cuivré, un peu punk, un peu metal qui peut rappeler Ska-P ou les mal-nommés Russkaja (qui sont autrichiens et n’ont pas eu de bol sur le choix du nom).
Une dose de bonne humeur qui doit faire un bien fou et que l’on vous recommande chaudement.
En playlist : A Ya Sabi Goulya
« Les Toulonnais proposent un cyber nu-metal martial et dansant ». On n’a pas coutume de reprendre les bios mot pour mot mais il faut bien avouer qu’on aurait pas dit mieux.
Expect Us, leur EP sorti fin mai nous plonge dans une atmosphère inquiétante, clinique, nous bombarde de riffs, de chants screamos et rappés, de sons synthétiques glaçants, d’une batterie d’une précision chirurgicale. Et pourtant se dégage également de l’ensemble une irrépressible envie de bouger.
Cela tombe bien, TH3ORY soigne aussi le visuel en proposant un show total dont leur clips donnent toute la dimension : costumes futuristes, canons à CO2 et pyrotechnies sont de la partie, rappelant l’audace – et la réussite – d’un certain groupe allemand de metal indus. On souhaite la même réussite à nos petits gars.
En playlist : Moshpit
Quelle carrière quand même ! Ok, cela fait un moment que les piments se sont adoucis. Et loin de la fusion qui leur valu leur notoriété, plus proche d’un soft rock un peu « funkisant », les californiens restent capables de façonner des tubes comme ce Black Summer imparable. Hélas il faut bien avouer que l’on n’est pas sur un grand cru et que l’on commence à souffler dès le deuxième morceau. Attention, il y aura encore de belles choses comme cette Aquatic Mouth Dance funky et cuivré ou Let’em Cry et Poster Child groovy à souhait. Mais dans l’ensemble les occasions de retrouver des bonnes vibrations seront rares. La faute à un programme peut être un peu long et trop uniforme en tempos.
Un disque qui ne mérite pas les chroniques trop sévères qu’il a reçu mais qui ne provoquera pas l’emballement.
En playlist : Black Summer
Vous vouliez savoir jusqu’où on pouvait pousser la virtuosité en metal ? Animals As Leaders nous emmène dans un univers musical où tout paraît fluide même si l’on y comprend pas toujours tout du premier coup.
Entièrement instrumental, Parrhesia aurait eu de toute façon bien du mal à accueillir du chant, tant le trio occupe l’intégralité de l’espace. Les trois sont au sommet de leur maîtrise instrumentale mais aussi de leur art, car on ne s’ennuie pas une seconde, ce qui est pourtant le premier défaut de la « musique pour musiciens », facette très facilement admise par le groupe.
Cela dit, la masterclass a vocation à plaire à tout le monde.
En playlist : Monomyth
Les Parisiens continuent de jouer dans la cour des grands du deathcore avec ce petit EP qui nous permet également de faire connaissance avec leur nouveau frontman Rui Martins. Quelques titres formidables d’énergie, merveilleusement produits, qui envoient la poutre. Evidemment cette mise en bouche appelle avec impatience un album, car voici toutes nos inquiétudes balayées, les gars de BTM peuvent reprendre la route en conquérants, le monde les attend.
En playlist : Black Hole
17 titres, 1h43, pas de doute nous tenons notre album fleuve de l’été. Archive, qui fonctionne comme un collectif à géométrie variable autour de Darius Keeler, a fonctionné à plein régime pendant le confinement, et tous ses participants avaient manifestement quelque chose à dire.
Varié, hypnotique, foisonnant, shoegaze parfois mais aussi contemplatif, atmosphérique voire même cinématique, Call To Arms & Angels est en plus une expérience sonore d’une rare intensité. Alors, oui on en sort éprouvé car on n’a pas l’habitude de rester dans l’écoute pendant si longtemps. Mais on en sort apaisé, on a connu des thérapies moins agréables.
En playlist : Daytime Coma
Après un premier album très réussi, les canadiens continuent de battre le fer tant qu’il est chaud avec ce court EP efficace. Trois titres qui nous confirment qu’il faudra compter dans les années à venir sur le duo à la ville comme à la scène Courtney LaPlante / Mike Stringer.
Toujours versatile, le disque navigue entre rock alternatif, screamo, djent, metalcore et ça marche. 10 minutes, même pour un EP c’est très court, pour un teaser en revanche c’est parfait.
Vivement la suite !
En playlist : Rotoscope