Craig Owens a donc décidé de ressusciter D.R.U.G.S après dix ans d’inactivité, ce qui est sûrement sa meilleure carte du moment. Fort d’un line-up entièrement changé (pour cause de fâcherie dans laquelle Owens n’est pas forcément le gentil de l’histoire), le nouvel album est une affaire qui bourlingue gaillardement entre post-hardcore et emo avec des bons titres efficaces et remarquablement produits.
Pour autant le groupe ne bénéficie plus de l’effet de surprise qui entourait la sortie du premier album. Les fans de la voix si spéciale de Craig Owens qui n’en finissaient plus d’attendre un deuxième chapitre à la saga D.R.U.G.S seront aux anges, les autres n’y entendront peut-être qu’un disque cool et remuant, mais rien d’exceptionnel.
En playlist : DESTINY
Les Rennais étaient déjà dans les petits papiers de pas mal de monde, voilà donc leur premier album Re : (activate). Un disque concept dont la thématique retourne l’idée du tranhumanisme, cette fois-ci c’est le robot qui cherche à s’humaniser. Bien vu.
La musique est foisonnante, hyper innovante et au final inclassable. Les interludes robotiques nous gardent en immersion, pour le reste on se promène entre funk, rock psyché et rock progressif et ça fait un bien fou d’entendre un groupe Français jubiler de tout en toute liberté.
En playlist : Dream On
Winston McCall, le frontman des Australiens a prévenu, le groupe se sent costaud et en confiance comme jamais. Parole tenue, Darker Still, septième album, nous assène ce metalcore agressif et lourd qui a fait du quintet une des formations les plus appréciées du genre. Mais pas que.
L’heure est également aux hommages et aux explorations. Côté hommage on pense forcément à Metallica dans Glitch, Darker Still ou The Greatest Fear par exemple. Côté explorations il faut chercher du côté des atmosphères, avec un travail sur le choix des sonorités et sur les intensités de la voix qui fait de Darker Still leur album le plus immersif jusqu’à présent.
En playlist : The Greatest Fear
Une section rythmique mais ne pensez pas à Royal Blood ! Ces Tourangeaux talentueux ont décidé d’emblée de prendre tout le monde à contrepied en évacuant l’influence pesante des Britanniques dès que l’on parle de duo basse batterie. Non, s’il fallait prendre une atmosphère de départ il faudrait plus aller chercher du côté d’Ez3kiel, tauliers du rock défricheur de nouvelles contrées musicales à Tours et même au-delà.
Ce court EP présente trois titres avec une base rock mid tempo aux ambiances rendues cinématographiques par l’ajout de samples de dialogues ou autres bruitages. On se sent au coeur de l’action, on adore le concept, la musique, la production qui ne joue pas que sur la lourdeur mais aussi sur la présence des samples, instaurant un véritable dialogue entre le groupe et son environnement. Du grand art.
En playlist : Sous La Pluie
Présenté à demi-mot comme l’album de Gavin Harrison chez The Pineapple Thief, cette sélections de titres retravaillés peut être mis en vis à vis avec l’album Cheating The Polygraph (2015 Autoproduction) où déjà, le batteur avait appliqué la même méthode aux anciens morceaux de Porcupine Tree. Car oui, rappelons que Gavin Harrison officie à la fois dans The Pineapple Thief et Porcupine Tree, ce qui lui confère une aura incontournable au sein de la scène prog britannique.
L’écoute d’un album comme Give It Back (Rewired) permet de mesurer la qualité de l’apport d’un musicien de la trempe d’Harrison. Des bonnes chansons qui avaient pu manquer de relief dans leur première mouture reprennent vie une fois revues. Ces nouvelles versions sont plus vivantes, plus mordantes, plus surprenantes (le marimba sur Build A World), le groupe semble jubiler et cet enthousiasme s’avère hautement contagieux.
En playlist : Give It Back (Rewired)
Ce mois-ci le groupe d’Ukraine que nous vous faisons découvrir s’appelle The Hardkiss. Et ils font partie des grands groupes de pop rock très populaires, remplissant les arenas partout dans le pays.
Zhuva I Ne Zalizna, leur cinquième album studio sorti en 2021 comporte l’essentiel de leurs chansons les plus connues et leur a permis d’asseoir pour de bon leur notoriété. Leur pop progressive allie boucles electro, grosses guitares et refrains de stade, le tout portée avec charisme par la chanteuse Julia Sanina, que demander de plus ?
Depuis le début de la guerre, The Hardkiss organise des concerts d’entraide à travers l’Europe et parvient à récolter des sommes importantes pour soutenir leur armée.
En playlist : Jiva
Bien avant le nu-metal de la fin des 90’s, il y eut le rap-metal avec quelques noms illustres comme Body Count, Biohazard et bien sûr Rage Against The Machine. Et au milieu de tout ça il y avait Downset. Groovy et toujours metal dans les riffs, les latinos de Los Angeles ont connu une grande notoriété autour de 1995 qui s’est estompée avec l’arrivée des grosses écuries type Korn ou Limp Bizkit.
Leur sixième album (seulement!) replongera les quadras dans l’adolescence et séduira pourquoi pas les nouveaux amateurs de rock old school. L’album fait le job, la musique est sincère, on est heureux comme quand on retrouve de vieux potes qui n’auraient pas trop changé. Un enthousiasme qui repose donc essentiellement sur la nostalgie, mais plus les années passent, plus ça compte.
En playlist : The Place To Be
Adepte d’un sludge instrumental ou presque, le duo Montpelliérain avait signé un premier album remarqué et mystérieux en 2020, l’année noire (jeu de mot) s’il en fût. Ils ont remis le couvert juste avant l’été et c’est toujours aussi bon.
Une production qu’on dirait conçue pour l’écoute à gros volume, des morceaux pesants, travaillés, pas avares de ruptures ou de moments de bravoure, Beyond The Sun réserve également une surprise de taille avec cette reprise d’un classique du Bowie indus des 90’s, I’m Afraid Of Americans. Une reprise qui démontre que l’absence de chant est un choix, car au besoin le guitariste Laurent Graziai fait le job comme un frontman aguerri.
Très chaudement recommandé.
En playlist : Memento Mori
Bienvenue dans le monde du bel ouvrage, de la pop classieuse, des arrangements élégants. Le nouvel EP de l’attelage Farrington/ SuperHomard revient nous offrir un petit revenez-y après l’album Once sorti l’an dernier et qui nous avait ravi.
Six titres, de quoi se prélasser encore dans cet univers délicieusement vintage, à l’époque où la pop était une musique d’érudits. Maxwell Farrington reste le même crooner de velours et Christophe Vaillant (aka Le SuperHomard) le même orfèvre inspiré.
Un peu de redite donc, l’EP complétant l’album avec peu de surprises, mais un travail de qualité à saluer.
En playlist : I Had It All