Michael Wookey – True Love $ Day
We Are Unique ! Records / Kuroneko
4/5
Alors qu’il semblait lancé pour de bon sur la voie d’une musique élégante et un brin intello, cet anglais bien connu des initiés nous offre notre douceur du mois. Wookey a décidé avec cet album de revenir à des choses plus épurées, privilégiant le fond à la forme. Et on ne peut qu’applaudir, ces chansons révélant un songwriter sensible capable de magnifier la vie de tous les jours.
Des orchestrations délicates que survole une voix totalement maîtrisée, Wookey croone parfois à la manière d’un Alex Turner mais avec des chansons plus sincères.
Truelove $ Day pourrait bien s’imposer comme la bande son des matins où vous avez le temps, des matins où vous vous échappez un peu de vos obligations, des matins où la vie est belle.
En playlist : Show Me What You Got
Comatose – Sex Over Thirty
Autoproduction
3,5/5
Leur premier album sorti début 2021 nous avait marqué. Un an et demi après, commençant certainement à trouver le temps long, James Benson et ses copains nous gratifient donc d’un petit EP quatre titres qui confirme que ce side project des uns et des autres a toujours de l’avenir à défaut de nous servir un deuxième album complet tout de suite.
Cette fois-ci la balance des styles penche plus du côté shoegaze que grunge, si vous avez un petit quart d’heure à consacrer à une sympathique découverte, écoutez donc cet EP.
En playlist : Sex Over Thirty
Nova Twins – Supernova
Marshall Records
4/5
Avec ce deuxième album les deux meilleures copines du rock anglais viennent confirmer tout ce que leur excellent premier album (chroniqué ici) laissait entrevoir : un sens inné du riff qui envoie la poutre, une utilisation totalement décomplexée des effets pourvu que ça décuple l’énergie de la musique, une personnalité esthétique éxubérante, une conscience politique affirmée et un flow qui rend forcément jaloux nombre de rappeurs d’outre-Manche.
Supernova laisse peu de répit, le disque dure trente minutes, timing parfait compte tenu de la charge qu’on se prend, vous respirerez après !
En playlist : Antagonist
The Dear Hunter – Antimai
Cave And Canary Goods
4/5
Alors qu’ils ont toujours été considérés comme un des groupes les plus créatifs du rock progressif, The Dear Hunter, qui a organisé son oeuvre comme autant de sagas dont les albums représentent des chapitres, a décidé d’ouvrir un nouveau pan discographique avec ce neuvième album. Avec une évolution stylistique d’importance, les guitares étant priées de se faire plus discrètes, les cuivres et autres nappes et percussions classiques occupant une plus large place. La musique de ce nouveau cycle s’annonce donc plus cinématographique et variée, le rock se teintant même de funk pour un résultat plus qu’agréable. On attend les chapitres suivant avec impatience.
En playlist : Ring 2 – Industry
Shinedown – Planet Zero
Atlantic
4/5
Il faut croire que la pandémie de COVID a inspiré à Brent Smith et consorts une vision particulièrement pessimiste de l’avenir de l’humanité. Dans cette vision un monde terrible nous attend, dominé par la privation de nos droits et la cancel culture. Les treize titres nous interpellent tandis que les interludes parlés décrivent le naufrage progressif de nos sociétés.
Evidemment les riffs sont imparables, nous avons affaire à des maîtres de l’exercice, Shinedown règne sur le rock alternatif américain depuis vingt ans. Ce neuvième album fait le boulot, tout au plus pourrons nous lui reprocher de contenir un peu trop de ballades, attention à ne pas trop se « Nickelbackiser ».
En playlist : Planet Zero
Derek Sherinian – Vortex
InsideOut Music
4/5
On a l’habitude de parler des guitar heroes, beaucoup moins des keyboard heroes, catégorie dont fait assurément partie l’américain Derek Sherinian. Or, armé de ses claviers et de ses potes VIP de la six cordes l’ami Derek est capable de tout.
Les huit titres mêlent metal progressif, jazz, hard rock, chaque direction stylistique permettant de faire appel à un guitariste bien précis. Elégant, Sherinian a le souci de choisir son invité afin de le mettre en valeur de la plus belle des manières. On retrouve donc Steve Stevens, Nuno Bettencourt, Steve Lukather, Mike Stern, Ron Thal (et j’en passe) au meilleur de leur forme. On apprécie la prise de risque de Derek Sherinian qui convoque parmi ce qui se fait de mieux comme line up, se dépasse et nous offre un disque puissant, inspiré, virtuose.
En playlist : The Vortex
Elephant Gym – Dreams
Topshelf Records
4/5
Il a fallu tout le flair de l’excellent label Topshelf Records pour faire arriver jusqu’à nous ce troisième album du trio Taiwanais Elephant Gym. Leur math rock poétique est un ravissement pour les oreilles et le cortex. Des orchestrations travaillées, une virtuosité au service des morceaux et pas l’inverse, des voix d’anges, et un univers délicat et soigné jusque dans le visuel de l’album.
Un gros coup de coeur pour ces musiciens cultivés et créatifs.
En playlist : Get Through The Night
Stuffed Foxes – Songs/Revolving
Yotanka
4/5
Nouvelle pépite du noise rock français, les Tourangeaux ont sorti leur premier album en début d’année. Mine de rien, ils étaient un peu attendus au tournant tant leurs premiers EP avaient régalés les amateurs du genre.
Pari tenu, Songs/Revolving délivre en sept titres intenses un pur condensé de noise/shoegaze/rock psyché de très haute volée à l’image de ce Sabotage introductif et de sa tourne intrigante. A l’unisson d’une grande partie de la presse qui s’intéresse à ces musiques, nous avons adoré. A votre tour.
En playlist : Sabotage
Pianoboy – Ne Prekrashay Metchtat
United Music Group
3,5/5
Derrière ce pseudo peut-être un peu simpliste se trouve un grand artisan de la pop et du rock en Ukraine, Dmytro Shurov. Passé par Okean Elzy et après avoir accompagné Zemfira et Sviatoslav Vakarchuk, et même après avoir composé la musique de la fameuse série Serviteur Du Peuple qui avait comme acteur principal le futur Président Zelensky, le claviériste s’épanouit avec son projet Pianoboy dans une esthétique plus pop voire pop urbaine, guidée par son chant mi parlé mi rappé.
Avec Ne Prekrashay Metchat, Shurov nous offre un disque entraînant et groovy qui fait visiter à nos oreilles de fans de rock des contrées plus tranquilles et hautement agréables.
Depuis plusieurs mois, inlassablement, le musicien et son groupe participent à autant d’événements que possible à travers l’Europe pour informer, récolter de l’aide mais aussi pour remercier des efforts déjà consentis. Le guitariste Serguei Grizlov continue à faire des allers-retours entre concerts et ligne de front, à l’instar du chanteur de Karna Oleksa Yarosh, de sacrés bonhommes. Respect.
En playlist : Zombi
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