Hot Flowers – Camera

Note : 4 sur 5.

Label : Hotgarden

Lorsque l’on apprend que ce duo bordelais affiche quasiment trente ans d’existence au compteur on se dit que la scène française est peut être passée à côte de quelque chose. Sauf que pendant longtemps nos deux compères n’en ont eu – semble-t-il – strictement rien à faire, on est punks ou bien ?

Et comme au Blog Rock on ne vaut pas mieux que les autres, nous découvrons Hot Flowers avec Camera, leur cinquième album, une tornade. Sur nos enceintes toute leur discographie y est passée et leur énergie a eu raison de nous. Si vous aimez le rock à tendance hautement caféinée vous avez frappé à la bonne porte.

Au contraire de beaucoup de duos illustres du rock, citons par exemple et sans ici parler d’influences pour nos bordelais, White Stripes, Royal Blood, Left Lane Cruiser ou encore Death From Above 1979, dans lesquels un leader imprime sa personnalité à la musique, le batteur devant en général se contenter du strapontin, les deux bretteurs chez Hot Flowers se partagent l’effort de manière bien plus équitable. C’est néanmoins sans surprise le guitariste Arnaud Duvergé qui se charge du chant avec brio mais la place laissée au batteur Sandy Barrère lui permet, en plus de ferrailler dur et précis, quelques moments de bravoure particulièrement marquants, une seule écoute de Top suffit à le comprendre.

Le nouvel album prolonge le mouvement amorcé sur Beerfly sorti en 2015 (Autoproduit) vers un son plus brut. Après avoir laissé plus de place à l’expérimentation par le passé, Caméra marque encore plus le retour aux sensations live et à un punk garage noisy, vif mais aussi parfois dansant comme en atteste I Don’t Know qui ouvre les hostilités. Et ainsi vont bon train les douze titres de ce nouvel opus. Pas de fioritures, juste deux potes qui prennent leurs instruments pour en découdre. 

Et ne vous attendez pas au moindre répit, car Hot Flowers va vous chopper par le col et vous secouer sans discontinuer pendant la grosse demi-heure qui va suivre. Les heureux possesseurs de la belle édition vinyle pourront reprendre leur souffle le temps de tourner le disque, pas de pitié pour les autres.

Sur un tempo globalement constant au fil du disque se multiplient les riffs nerveux comme sur Strange ou Caméra , les dissonances « Sonic Youth-iennes » et cette fameuse batterie à 100.000 volts. Le tout envoyant sévèrement la poutre pour notre plus grand bonheur et laissant entrevoir la sauvagerie qui doit régner durant les concerts.

A la console Benjamin Charles a recrée en studio un son de concert, ce qui n’est pas rien, tandis que pour le mastering le duo a fait appel à Cyrille Gachet, personnalité reconnue notamment pour s’être occupé de plusieurs excellents groupes bordelais comme Year Of No Light ou The Great Old Ones.

Cinquième chapitre de l’histoire d’un groupe de copains dont la passion transpire à chaque note, Caméra possède tous les atouts pour faire danser et remuer les têtes dans toutes les caves à concert et bien au-delà. Un disque qui fait plaisir car concentré sur l’essentiel, du plaisir et de l’énergie, l’essence même du rock’n’roll.

En playlist : Top (on ne se remet pas de ce break de batterie)

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