Label : Round Hill Records
Vénérable gloire californienne ayant connu le succès dans la deuxième moitié des 90’s, Lit a décidé pour ce septième album studio de revenir à la recette qui avait fait sa splendeur d’antan : du pop punk de précurseur. Bienvenue dans le monde du mid tempo, des riffs sobres, des refrains catchy à souhait et des choeurs chantés à la tierce.
Voici donc un peu de fan service qui ravira les quadras nostalgiques certes, mais également tous ceux en quête d’un rock léger qui accroche immédiatement l’oreille. Car le savoir-faire est là, quand Lit allonge aux deux premières places du programme deux singles imparables avec « Yeah Yeah Yeah » et « Mouth Shut » (coucou Adrian Young, No Doubt ne fait plus grand chose, c’est sympa d’avoir de tes nouvelles), on se dit qu’on avait eu un peu tort d’avoir réduit les Californiens au simple rang de souvenir de jeunesse.

Les frères Popoff qui avaient un temps (trop long) lorgné du côté de la country sont ainsi revenus aux joies simples d’un punk mélodique qui évoque en vrac le soleil, le skateboard, les voitures chromées, bref une vie plus insouciante. On pourra leur faire le reproche d’avoir simplement appuyé sur la touche reset sans avoir recherché la moindre évolution. Ce serait oublier un peu vite que faire des chansons accrocheuses, retrouver les sensations et l’humeur générale d’une époque demande un rigoureux travail d’introspection et d’humilité. Et donc de constater au préalable l’impasse de la voie précédemment empruntée. Le groupe a su faire ce travail et nous redonner une version aussi vraie que nature du Lit d’A Place In The Sun (1999 RCA), leur pièce majeure.
Il faut reconnaître aux Californiens sur l’ensemble de leur discographie une véritable continuité thématique, seule la musique avait finalement changé. Sur un peu moins de quarante minutes déroule donc une certaine idée de l’existence, faite d’errance sentimentale, d’épreuves qui valent la peine d’être vécues, d’histoires foirées et malgré tout cela ou peut être grâce à tout cela, d’une forme de gratitude qui donne aux chansons de Lit cet optimisme qui fait un bien fou. Oui la vie est dure, on trime, parfois on a la sensation que ça ne ressemble à rien mais dans le fond ce que l’on vit n’a pas de prix. (« OK With That » et « The Life That I Got »).
Alors oui, Lit déborde de bons sentiments, sa musique reste contenue, jamais d’agressivité, en somme un rock de bons petits gars paisibles. Eh bien de temps en temps ça fait du bien. Tastes Like Gold (2022 Round Hill Records) est assurément un « feel good record » assumé et rempli de chansons dont les bonnes vibrations ne baissent pas avec le nombre d’écoutes.
La production de Carlo Colasacco ne cherche pas à faire dans l’expérimentation, la mission du technicien fut avant tout de retrouver la patte 90’s, mission accomplie.

Au final on pourra dire de Tastes Like Gold que tout ce qui fait sa force peut aussi faire sa faiblesse, et qu’il faut choisir de quel côté du balancier on préfère pencher. Pour notre part, nous avons adoré cet album qui exploite tous les points forts du groupe et qui nous invite à regarder vers le bon côté de l’existence. Ne pas se laisser glisser vers le côté obscur de la Force, c’est aussi bête que ça.
En Playlist : Yeah Yeah Yeah