Fiolet – Sila
Autoproduit
4/5
Notre groupe ukrainien du mois n’est pas tout à fait inconnu des assidus du Blog Rock qui avaient déjà pu les croiser dans les Ecoutes de juin 2022, il y était question d’Aurora paru en 2018, un temps pas si lointain mais évidemment, le ton ne pouvait plus être le même sur ce nouvel album intitulé Sila (La Force).
Les kïïviens ont écrit un disque de souffrance et de courage en affrontant la thématique omniprésente de la tristesse et du combat, et il l’ont écrit dans une poésie sans colère mais insufflant réconfort et confiance. Les orchestrations vibrantes, toujours pop avec une pointe electro, accompagnent les mots de Serhiy Martyniuk avec intensité et maîtrise.
Un disque fort bien nommé en somme.
En playlist : Divchisko
Da Capo – The Light Will Shine On Me
Autruche Records
4/5
Projet d’une vie pour Alexandre Paugam, Da Capo en est déjà à son huitième album et la source ne semble pas prête de se tarir. Voici pour le plaisir des oreilles dix nouveaux petits bijoux de pop soigneusement ouvragés.
The Light Will Shine On Me est le genre de disque qui nous rappelle que la vraie Pop est un genre sophistiqué créateur d’émotions intenses, donnez vous juste le temps des trois premiers morceaux pour vous en convaincre. « Island » impose d’emblée une vision originale avec son rythme chaloupé et son superbe refrain, « Be Happy » vous réconforte de tous vos maux avec douceur quand « Just Like A Child » redonne de l’énergie à nos petits corps endoloris.
La suite tient les promesses du trio introductif, on pense notamment à « Emily » ou « Call Me In the Morning » pour constituer un album fin, doux, lyrique, qui fait du bien aux oreilles et au coeur.
En playlist : Island
Dead Chic – The Venus Ballroom EP
Upton Park
4/5
Voici une nouveauté qui ne manque pas d’allure ! Dès les premières secondes le décor est planté : élégant et branché comme leur label Upton Park, soul rock’n’roll moderne, cinématographique. Et puis soudain la voix d’Andy Balcon s’élève. A ce stade, vous êtes déjà vaincu, le theme de la première chanson et le timbre du chanteur s’est déjà durablement imprimé dans votre cortex.
Il y a des univers qui s’imposent sans forcer, Dead Chic donne le sentiment d’avoir toujours été là, pourtant le groupe n’a qu’un an, quelle aubaine de pouvoir être parmi les premiers à découvrir une telle pépite !
En playlist : The Belly Of The Jungle
The Wonder Years – The Hum Goes On Forever
Hopeless Records
4/5
Souvent estampillé pop-punk, étiquette un peu réductrice selon nous pour The Wonder Years. The Hum Goes On Forever vient une nouvelle fois démontrer que les pennsylvaniens sont bien plus que cela. Des structures sophistiquées et surtout un fond textuel loin des mots habituels des groupes pop punk qui recherchent davantage le divertissement. Mais on n’a rien contre le pop punk, la preuve, le chanteur Dan Campbell a même un ami qui en joue, un certain Mark Hoppus qui a d’ailleurs contribué sur « Wyatt’s Song », un des meilleurs titres de l’album.
Campbell a voulu construire un disque autour de la parentalité, les chansons évoquent donc son fils Wyatt et les angoisses d’un papa autour de leurs destins croisés. Les orchestrations contrebalancent le sérieux des mots pour faire de The Hum Goes On Forever certes un disque de punk mais qui lorgne de plus en plus vers le rock alternatif.
Une transformation à ne pas manquer.
En playlist : Wyatt’s Song (Your Name)
Today My Pleasure – Inner Child
Autoproduit
3,5/5
Premier album certes, mais d’un groupe formé de gars qui comptent pas mal d’heures de vol, Inner Child allie la fraîcheur de la nouveauté à l’expérience de ses musiciens.
Les nantais emmenés par Daniel Roy à l’écriture et au micro nous livrent dix titres classieux de pop rock, riches de sonorités soyeuses augmentées d’instruments trop peu présents sur les productions du genre comme la trompette, la flûte ou le hautbois. De beaux arrangements certes, mais également du mordant dans une veine qui les rapprocheraient par moments d’Editors ou Interpol.
Un boulot entre copains donc, mais qui possède tous les atouts pour se frayer un chemin durable sur vos platines.
En playlist : Emotionally Secure
Cecilya & The Candy Kings – Back In 1955
Meseta Records
4/5
La chanteuse espagnole aux belles allures de pin-up nous invite dans sa capsule temporelle, direction les mythiques années 50, décennie de la naissance du rock’n’roll ! Les compositions couvrent tout le spectre assimilé aux pionniers du rock’n’roll : rockabilly, mambo, blues ou encore soul et l’interprétation pleine de finesse en dit long sur la culture et le talent des musiciens.
Huit titres durant lesquels chers Messieurs vous rêverez de faire virevolter votre partenaire avant d’aller déguster un milkshake (jamais avant la danse le milkshake, conseil d’ami) servi par une jolie serveuse en rollers.
OK, tout cela fait un peu carte postale mais voilà exactement les sensations procurées par ce disque « feel good »et charmant à tous points de vue : un bonheur simple et authentique.
Cecilya porte de sa voix impeccablement posée la musique avec une bonne humeur et une énergie diablement communicative, comme quoi le retour aux sources, ça a du bon !
En playlist : Back In 1955
Topsy Turvy’s – It Can’t Be Easy
Autoproduction
4/5
Avec leur premier album ci-devant, ils viennent de donner au marais poitevin des airs de Californie, Topsy Turvy’s pratique un punk mélodique bourré d’ondes positives et essentiellement d’influence américaine.
Ils rendent hommage bien sûr aux aînés, coucou Blink-182 (« You Don’t Know »), coucou No Use For A Name ou Bad Religion, mais sous le propos d’apparence insouciante se cache des préoccupations réelles, ici écologiques, dans lesquelles chacun peut de retrouver.
Les Poitevins se positionnent donc d’emblée comme de possibles chefs de file en France d’un punk mélodique politiquement conscient, revenant ainsi aux sources du genre mais en l’actualisant avec cette forme plus légère, plus contagieuse !
En playlist : You Don’t Know
Plomb – S’Accrocher EP
Autoproduit
3,5/5
Enfants de la démerde comme seuls le punk et le hardcore savent en produire, les nancéo-bordelais de Plomb jouent un rock de la spontanéité dénué de tout artifice. On branche, on joue, point barre. Et si possible on joue fort.
Après une première démo instrumentale le bassiste Yann a décidé de prendre le micro pour poser sur la plupart des titres un chant le plus souvent hurlé qui ajoute à l’urgence des riffs. Mais il ne s’agit pas seulement de distribuer des gifles, Plomb peut décider à tout moment d’alourdir ou de complexifier les choses, et même éventuellement se payer quelques passages groovy ou presque stoner comme autant de surprises dépaysantes.
En 22 minutes et 8 morceaux le trio réussi à donner l’étendue de sa palette et nous à résister à la tentation des jeux de mots plombant. Ah zut, raté. Tant pis pour le rédacteur qui sera sanctionné, filez vous défouler à écouter ce disque !
En playlist : Blackout
Bush – The Art Of Survival
Zuma Rock Records
4/5
Gavin Rossdale n’a peut être jamais aussi bien connu son affaire que sur ce septième album de Bush, le cinquième depuis la reformation du groupe en 2011 avec un lineup largement remanié autour du chanteur.
Du rock lourd, des singles efficaces, la voix sans pareille de Rossdale, des thématiques fédératrices comme la protection de l’environnement ou sur le single « More Than Machines » la défense du droit des femmes à disposer d’elles-mêmes, voici le cocktail gagnant de ces anglais. Sera-ce suffisant pour imposer Bush comme un très grand, ce qu’ils pourraient ambitionner après toutes ces années de service et une discographie mention très bien ? Ou resteront-ils d’éternels outsiders ?
L’accueil fait à The Art Of Survival nous dira de quel côté penchera la balance, en tout cas Bush n’a jamais fait aussi bien depuis Razorblade Suitcase (1996 Interscope)
En playlist : Heavy Is The Ocean
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