Teenage Wrist – Earth Is A Black Hole

Note : 5 sur 5.

Il y a parfois des départs qui libèrent aussi ceux qui sont restés. Ce fut le cas pour les californiens de Teenage Wrist, qu’on ne connaît hélas pas beaucoup en France mais qui mériteraient beaucoup plus d’attention. L’ex chanteur Kamtin Mohager, pour qui Teenage Wrist était resté un side project, est retourné à sa carrière avec The Chain Gang of 1974. 

Et c’est bien peu que de dire que les deux compères restant ont revu leurs ambitions à la hausse. Fini le shoegaze, Marshall Gallagher et son batteur Anthony Salazar ont musclé leur son, leur jeu, leur musique. Le guitariste qui menait déjà son précédent groupe Swing Hero a repris les rènes au chant, et pour le meilleur. Capable de plus de nuances, mieux servi dans le mix, avec Gallagher Teenage Wrist est devenu un nouveau groupe en trouvant enfin sa voix.

Et les mélodies tubesques pleuvent désormais. Comme beaucoup de disques qui sortent en 2021, Earth Is A Black Hole (2021 Epitaph) a été majoritairement composé confiné. C’est pourtant bien la sensation de libération qui irrigue les 32 minutes de l’album. Des orchestrations plus riches, des sons de guitares plus variés, un batteur qui peut enfin révéler son potentiel, on vous l’a dit c’est un nouveau groupe.

Une fois passé « Squeeze », courte introduction dynamique, « Taste Of Gasoline » nous révèle pleinement la nouvelle direction artistique. De l’énergie, des refrains accrocheurs et l’exploration d’une veine pop qui rend l’ensemble beaucoup plus grand public mais sans grosse ficelle.

Un disque efficace, concis, truffé de bonnes idées. Sur les 10 chansons qui constituent l’album, 4 ont été sorties comme singles, soit près de la moitié. Et quand ces singles tiennent la route comme c’est le cas ici, ce genre de ratio a du poids. Foncez donc écouter la ballade pop « Yellowbelly », une des premières chansons écrites par Gallagher pour ce nouveau disque, foncez écouter « Silverspoon » et sa mélodie de chant qui vous attrape instantanément et surtout foncez écouter « Earth Is A Black Hole », la chanson titre. Voici de loin le morceau le plus réussi, fédérateur, catchy. Gallagher et Salazar se sont surpassés notamment sur le refrain particulièrement inspiré.

Seule ombre au tableau que l’on ne fera que mentionner en passant, terminer avec « Stella » un slow guitare voix assez conventionnel fait comme un petit caillou dans la chaussure. Heureusement la grandiose montée finale fait oublier cette impression d’exercice de style. Néanmoins une telle chanson positionnée par exemple à la place de « Wear U Down », morceau sympa de transition mid tempo, aurait apporté plus de relief à la tracklist. 

On a évoqué un peu rapidement le son. La production est ici une mini révolution dans l’identité du duo. Car la prise de responsabilité de Marshall Gallagher passe aussi par le son en plus du songwriting. Avec l’apport précieux de Collin Brittain (5 Seconds Of Summer, Hands Like Houses) le mix sonne plus pop punk mais sans craindre les guitares claires et les reverbs. Au final on en revient un peu au son de Swing Hero, le précédent projet de Gallagher.

Alors on va essayer de ne pas déjà crier au disque de l’année puisque nous ne sommes que début mars, mais Teenage Wrist a frappé très fort. Ils seront à coup sûr bien placés lorsque nous récapitulerons 2021.

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