Voici des garçons dont on attend sans cesse le meilleur. Et tout le monde ignore pourquoi. Mais autant dire qu’ils vivent depuis une quinzaine d’année avec une meute guettant le disque médiocre aux trousses.
Et « caramba, encore raté » comme dit l’autre !
Avec ce – déjà – dixième album livré en toute décontraction un an et demi seulement après leur magnum opus For Those That Wish To Exist (2021 Epitaph), les britanniques poursuivent leur expansion musicale. Oui ça tire un peu dans la même direction que Bring Me The Horizon, moins de metalcore, moins de technique et plus d’atmosphère, plus de voix claire. Quelques agréables clins d’oeil à Rammstein (tear gas ou when we were young) et toujours des riffs massifs ponctués de breakdowns sauvages.
Architects n’en finit pas de se réinventer, et nous on aime de plus en plus.
En playlist : Deep Fake
Depuis un peu plus d’une vingtaine d’années, depuis The Burning Red (1999 the All Blacks), Rob Flynn ne peut plus sortir un disque de Machine Head sans se faire éclater au sol. Grande injustice. Voilà pourtant un gars qui ne manque ni d’audace artistique ni de créativité, deux qualités qui auraient du faire du californien un des musiciens les plus respectés du metal. Mais hélas, le metal est souvent beaucoup plus conformiste qu’on ne le pense. Et qui plus est, Flynn n’y prête plus vraiment attention.
Tant mieux, car le bonhomme a pu se focaliser sur son art et nous proposer en guise de dixième album une oeuvre totale. Of Kingdom And Crown développe une histoire hybride faite de mythologie classique et de dystopie qui apporte une touche intellectuelle absolument stimulante.
Les riffs puissant se taillent la belle part au milieu d’orchestrations versatiles, le chant trouve un nouvel équilibre entre clair et hurlé, tout est ciselé
Ce dixième opus restera comme un grand millésime, qu’on arrête de prendre Rob Flynn pour un type qui vise à côté une fois sur deux, il vient de nous sortir un nouveau disque majeur.
En playlist : No Gods, No Masters
S’il s’était agi de démontrer que les années ne conduisent pas forcément la musique d’un groupe à perdre en turbulence, nous n’aurions peut être pas pensé à Suede comme exemple.
Et pourtant ce sont bien Brett Anderson et consorts qui viennent de nous livrer après trente ans de carrière un album aux allures de fontaine de Jouvence. Un retour à l’âge d’or du premier triptyque Eponyme – Dog Man Star – Coming Up, quand Suede en avance sur son temps se faisait faire les poches par toute la britpop.
Toujours debout, nerveux, sûrs d’eux mêmes avec un Anderson vocalement impeccable, les londoniens enchaînent onze morceaux intenses, avec peu de fioritures si ce n’est l’éternelle large reverb sur la voix. Que du plaisir au rendez vous et quelques coups d’éclat, « She Still Leads Me On », « Personality Disorder » ou encore « That Boy On The Stage ».
Si comme beaucoup, vous êtes toujours un peu passé à côté de ce merveilleux groupe, il n’est pas trop tard, Autofiction vous fait entrer dans leur discographie par la grande porte.
En playlist : That Boy On The Stage
2005, c’est vrai que cette fois-ci on ne fait pas dans le récent du côté de notre album ukrainien du mois. Mais que voulez-vous un groupe qui s’appelle Tol et qui joue du metal, on n’a pas résisté à l’idée de vous en parler. D’autant qu’au delà du jeu de mot le disque est très bon, nu-metal à fond, on devine la grosse influence de Korn mais aussi des Deftones voire une pointe de Mars Volta, bref que du très recommandable.
Hélas le groupe a raccroché les gants en 2013 mais a laissé deux albums qui restent des références dans le paysage metal ukrainien.
En playlist : Katafalk
Belle rencontre que celle du shoegaze et du post rock. A l’écoute de ce nouvel EP de ces Anglais de Bristol on mesure à quel point ces deux genres sont faits pour s’entendre !
Le trio déroule sur cinq titres le jeu d’une guitare et d’une voix qui tutoient les hautes altitudes mais dont la section rythmique tient bon pour ancrer l’ensemble sur la terre ferme. Tout un concept qui aboutit au final à un disque à vases communicants, le shoegaze nous semblant tout de même plutôt dominant dans l’affaire.
Une belle découverte à faire.
Porteur d’une critique sociale et politique acérée et toujours vivace quinze ans après leur premier album, le duo parisien nous livre le troisième chapitre de sa discographie, Camarade X.
Un son digne des plus grandes productions internationales, une collection de riffs efficaces soutenue par une section rythmique dynamique et précise, avec des textes lucides sur le monde, Demago va redonner à pas mal de monde l’envie d’écouter du rock chanté en français.
Grunge, punk et taille de costard sont au programme de ce disque qui défoule. Quarante minutes et quelques à dépeindre la merde du monde et pour donner l’envie de faire un grand bras d’honneur.
Ah ben c’est malin, on est devenus anar’ du coup.
En playlist : Camarade X
Un concentré de mélodies, des riffs rock blues à la patine délicieusement seventies, une promenade dans les belles contrées de ce qu’ils nomment le velvet rock, voilà le résultat de cette rencontre américano-française entre la chanteuse Angela Randall et le guitariste Sylvain Laforge.
On y croise Tom Petty, Pearl Jam ou encore Chrissie Hynde. La voix d’Angela Randall surplombe de son timbre unique des orchestrations efficaces, ponctuées de solos épiques de guitare. Pas de triche sur la marchandise, les dix chansons de l’album nous renvoient des images parfois inquiétantes de New York, mais aussi d’une Amérique lumineuse aux grand espaces inspirants.
Un voyage chaudement recommandé.
En playlist : A Son Of Sam
Véritable acte de naissance pour le quintet de métalleux tourangeaux, leur premier EP Seed donne le ton : Yerao a ce qu’il faut sous le capot pour prendre sa place dans le paysage metal hexagonal.
Des riffs tranchants, des moments techniques, de l’aisance à la fois dans le chant clair et dans le chant hurlé, des compositions travaillées qui peuvent aller taper les 6 ou 7 minutes, le groupe montre sur les cinq titres tout son potentiel. Et pour peu que les moyens suivent, on est au début d’une belle histoire, c’est tout ce qu’on leur souhaite.
En playlist : Burden Of Time
Dub War fait partie des groupes dont on a beaucoup regretté le split. C’était au tournant des années 2000, embrouille avec le label et patatras, 3/4 des musiciens obligés d’aller continuer l’aventure en créant Skindred laissant un bassiste sur le bas-côté.
Problème (ou pas), Skindred a cartonné, et la perpective de revoir Dub War s’est compliquée. Sauf que les départs des ex Dub War de Skindred a fini par rendre possible la reformation de Dub War vous suivez ?
Westgate Under Fire est donc le fruit de cette réunion de vieux potes (à l’exception du batteur passé à autre chose), un album réussi dont la simple existence suffira à réjouir les fans, d’autant qu’il est truffé de bons titres, « Blackkk Man », « Get Back Up » ou « Art Of War » en tête.
Ce sera quand même un peu court pour attirer les foules qui n’auront pas connu les deux premiers excellents albums sorti il y a 26 et 27 ans, à moins d’être curieux. Un conseil, soyez le !
En playlist : Blackkk Man