Les Ecoutes D’Octobre 2023

Credit photo en-tête : Julien Metternich


EYES – Congratulations

Indisciplinarian

3,5/5

Un grand coup de hardcore pour débuter ces Ecoutes avec le retour des danois de EYES. Un deuxième album dans la continuité du premier, du bruit, des cris et de la pesanteur. Le décor est planté. Le quintet vous attrape dès la première note et va vous secouer sans pitié jusqu’à la dernière. Une musique très largement bruitiste donc, violente évidemment, résolument hardcore, mais qui n’hésite pas à s’aventurer vers les terres plus boueuses du sludge ou même du black. Intéressant, remuant et on en redemande.

En playlist : Congratulations !


Just Friends – Gusher

Pure Noise Records

3,5/5

On a toujours besoin d’un disque un peu feel good. Pour repartir du bon pied nous avons choisi le dernier Just Friends, un concentré de pop rock garanti 100% bonnes ondes. Pas de grand tube hélas, mais le sentiment à chaque chanson d’écouter quelque chose de cool, une qualité que peu d’albums peuvent revendiquer. Alternant voix féminine et masculine, majoritairement mid tempo, voilà 45 minutes fort agréables réservant quelques surprises funky. Bref, ce Gusher s’impose comme le petit bonbon musical de la rentrée.

En playlist : JUMP


Grandma’s Ashes – This Too Shall Pass

Nice Prod

4/5

Grandma’s Ashes, ou comment se positionner dès son premier album directement sur le haut du panier de la scène stoner française. Les parisiennes déjà passées par un premier EP remarqué en 2021 frappent en effet un grand coup cette année avec un disque qui non seulement propose des riffs et du solide, mais aussi et peut être surtout un talent vocal rare. 

Ajoutons une attirance vers des structures plus élaborées pour se représenter désormais le trio creusant son sillon dans un stoner bien ancré auxquelles se mêlent des touches de rock progressif, notamment vocales. Ce n’est pas juste qu’on a aimé, on trépigne d’entendre la suite.

En playlist : Aside


Platypus Dei – Pretty Things

Autoproduit

4/5

Pour ce nouvel album et à l’aube de fêter leur dix années d’existence le quintet nancéen a décidé de présenter de l’orfèvrerie. Leur stoner instrumental massif se pare d’atours progressifs, math rock, voir death et le résultat impressionne de créativité, de culture et de maîtrise. 

Les sept titres à géométrie variable visitent les atmosphères des 70’s à nos jours sans jamais se départir d’un sens aigu du riff qui tue. 

Il est urgent pour les oreilles exigeantes de découvrir cet ornithorynque musical tel qu’ils se définissent eux-mêmes.

En playlist : Ego vs Ego vs Ego


Periphery – V : Djent Is Not A Genre

3DOTS Recordings

4/5

Ce cinquième chapitre fut paraît-il éprouvant à élaborer pour les musiciens. Qu’ils se rassurent, il l’est aujourd’hui tout autant à l’écoute pour les auditeurs. Si massif, si technique, si surprenant qu’il en devient punitif, Djent Is Not A Genre vous ballade du djent justement vers l’emo ou vers le jazz et nous vous laissons le plaisir de la découverte du reste. Le maître mot restant : soyez prêt à tout.

Encore une énorme performance des américains qui consolident leur place au sommet, que l’on parle de djent, de metal progressif, de metalcore, de mathcore et j’en passe, ils sont incontournables.

En playlist : Wildfire


Grant Haua – Mana Blues

Dixiefrog

3,5/5

Cette fois c’est décidé, Grant Haua montre les muscles, et pas que sur sa pochette ! Néo Zélandais mais surtout maori, le bluesman plonge dans la mêlée. Le haka n’est donc pas ici une référence mais une revendication, Haua va tout donner pendant les 40 minutes qui vont suivre.

Guitariste de grand talent et excellent chanteur, son Mana Blues clame l’amour, fait l’éloge d’une vie plus paisible, rend hommages aux disparus, grands noms du blues ou courageux guerriers maoris dans des compositions rugueuses, funky et toujours accrocheuses. 

Une autre vision du blues, à la fois pétrie de respect et d’authenticité.

En playlist : Pukehinahina


Narrow Head – Moments Of Clarity

Church Road Records

4/5

Nous avions connu les texans avec leur deuxième album 12th House Rock (2020 Run For Cover Records) que nous avions d’ailleurs chroniqué. Aujourd’hui ces Moments Of Clarity s’inscrivent dans la continuité de leur grungegaze fortement inspiré 90’s, quoique le balancier tende cette fois-ci à s’attarder un peu plus sur l’aspect shoegaze. 

Moins de bruit donc (il en reste quand même un peu ne faites pas cette tête) et plus de mélodie, voire même des riffs et des refrains plus catchy qui ne feront certes pas de Narrow Head les prochains hérauts du rock mainstream, mais en poursuivant un peu dans cette voie qui sait ?

En playlist : Moments Of Clarity


Brune – C’est Tous Les Jours

Choubizz

3,5/5

La chanteuse lyonnaise a choisi pour ce nouvel EP de suivre le chemin contraire à beaucoup d’artistes qui assagissent leur son au fil de leur carrière. Partie d’une chanson française plutôt sucrée et déjà sophistiquée au début de la décennie précédente, nous retrouvons aujourd’hui Brune à un croisement entre Niagara, Garbage et Joan Jett. Et ça va barder. 

Production electro rock, sensualité des mots, guitare fuzz, Brune change de dimension avec cet EP et pose les bases d’une nouvelle facette plus sauvage. Vivement un album !

En playlist : C’est Tous Les Jours


Klone – Meanwhile

Kscope

4,5/5

On l’ignore encore peut être un peu trop, mais nous avons un champion français en metal atmosphérique / metal alternatif avec les poitevins de Klone. Parti d’un metal plus agressif, septième album en poche, le quintet poursuit sa mutation de la colère à la beauté tout en restant intense. 

Remarquablement joué et chanté, Meanwhile tient la promesse de son visuel. Tel à observer les nuages pour les façonner au gré de notre imagination, la musique de Klone est capable de vous apaiser ou de vous galvaniser selon ce que vous y mettrez de vous-même, l’apanage des grands artistes. Un groupe donc à choyer, à aller voir, à écouter toujours.

En playlist : Bystander


O’Bronson – Passagers Sans Frontières

Autoproduction

3/5

Tout comme leur héros et mythique aïeul Charles Bronson ils nous viennent du grand ouest – à quelques milliers de kilomètres près – et exaltent l’univers du western américain et ses légendes de vagabondage, de bandits et de grands espaces.

La musique très variée oscille entre rock’n’roll, punk, folk ou encore ballades, toutes réunies par des sonorités toujours évocatrices du western, banjo, sifflotements ou flûtes irlandaises distillant partout cette saveur de nouveau monde.

Un groupe – et un spectacle – éperdument dépaysant.

En playlist : Les Foulards


Burgundy Grapes – Quadrella

Inner Ear Records

3,5/5

Respirez… Vous êtes bien, vous prenez conscience de la douce atmosphère sonore qui vous enveloppe. Vous êtes chez les athéniens de Burgundy Grapes et l’indie folk instrumental ne vous a jamais paru aussi paisible. A écouter au calme chez soi sous un plaid ou pourquoi pas en extérieur face à un beau paysage, le duo égraine les notes, les compositions éthérées, le joli son un brin évanescent, Burgundy Grapes fait du bien.

Sorti chez ce superbe label grec qu’est Inner Ear Records, Quadrella nous laisse comme régénéré après chaque écoute, un disque à vivre.

En playlist : Wander To Stride


The Maniax – Before The End

Vakrm Records

3,5/5

Premier album pour cette jeune et prometteuse formation de l’est, Before The End résonne comme une messe macabre. Du rock alternatif solide et accrocheur enveloppé dans une imagerie travaillée que n’auraient reniés ni My Chemical Romance époque Black Parade ou encore Avenged Sevenfold. 

The Maniax n’aura donc pas à attendre les années pour proposer un disque cohérent dans sa forme et dans son fond. Conceptuel, Before The End est une narration tragique où chaque chanson représente un tournant de la vie d’un personnage. Tout est scrupuleusement pensé, dosé pour un résultat qui en dit long sur les ambitions des Guerrats (nous aussi nous venons d’apprendre ce mot).

En playlist : Wrong Book


Theory Of A Deadman – Dinosaur

Roadrunner Records

3,5/5

Il a souvent été reproché aux canadiens de savoir se montrer autant capable de trousser des titres accrocheurs et malins, du rock alternatif un peu bluesy et solide, que de se vautrer dans la guimauve radio friendly des ballades feignantes si formatées qu’elles en deviennent comiques.

Sur Dinosaur Tyler Connolly et consorts semblent avoir tourné le dos à ces mauvaises habitudes – à une ou deux exceptions près – et délivrent un disque concis et nerveux, et ça va beaucoup mieux.

En playlist : Ambulance


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