Lorsque les Américains de The Maine publient Pioneer le 6 décembre 2011, ils suivent la trajectoire d’un bon groupe de rock alternatif tendance émo. Leurs deux premiers efforts produits par des noms bien connus comme Matt Grabe ou multirécompensés comme Howard Benson les ont installé dans le paysage. Mais voilà, peut être avaient-ils fait le tour de la question, toujours est-il que ce troisième album marque une rupture à tous les niveaux.

Rompant avec Warner Records, le groupe bascule dans l’autoproduction et reprend sa pleine liberté. Les compositions sont alors débarrassées d’un vernis mainstream qui leur donnait un aspect parfois facile et factice.
Au revoir les trucages voix et la batterie ultra compressée, le son devient plus organique et direct. Et comme dans la manoeuvre le groupe n’a rien perdu de son talent à trousser des chansons accrocheuses le résultat nous ravit. A ce titre il faut mettre en avant le single Some Days et sa mélodie de chant imparable, mais aussi Identify qui ouvre le programme et dont je peux vous dire d’expérience qu’elle est une bombe en live !
N’oublions pas My Heroine et Misery, autres réussites mélodiques qui dégagent à même dose simplicité et puissance. Enfin il est toujours important de réussir sa sortie de scène, à ce titre Waiting For My Sun To Shine apporte une dernière surprise avec son pont mélodique très bien construit, surprenant et mettant bien en valeur la complémentarité des guitares.
De tonalité plutôt mélancolique dans l’ensemble, un seul morceau vient bousculer ce petit nuage gris au dessus de nos têtes, Thinking Of You apporte une touche de jovialité salvatrice qui devrait persuader John O’Callaghan qu’il peut aussi transporter son audience avec un peu de positivité !
En effet l’excuse, la contrition et la nostalgie s’imposent comme les thèmes dominants indépendamment de l’énergie déployée dans chaque chanson. Cet océan de bons sentiments peut à la longue lisser notre perception de l’album et donner une image trompeuse de mollesse.
Reste à la sortie un bon programme de pop rock qui va à la fois chercher du côté de Kings Of Leon ou Fountains Of Wayne et dont on perçoit encore mieux la qualité en live.

Côté réalisation Pioneer marque le début de la collaboration avec Colby Wedgworth, jeune technicien qui ne s’était pas alors encore illustré au plus niveau. Cela pouvait sembler une prise de risque pour The Maine qui frayait avec les plus renommés. Pari réussi, depuis 2011 Wedgeworth a enchaîné les récompenses notamment dans le genre chrétien si développé et populaire aux Etats-Unis, le groupe a donc faire preuve d’un sacré flair.
Paradoxallement cet album pour lequel on s’enthousiasme fut moins performant en terme de vente (90ème au Billboard) que son prédécesseur Black & White (16ème) ou que son successeur Forever Halloween (39ème), il marque une sorte de passerelle entre le moment où le groupe s’en remettait aux bonnes fées des majors et enfin le moment où les cinq gars s’émancipent. Les fans des deux premiers albums y ont retrouvé une large part de ce qui leur avait plu, pour autant The Maine a réussi à aller de l’avant, Pioneer le bien nommé a ouvert la voie vers une discographie plus authentique.
Suggestion : Some Days
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