Bones Owens – Bones Owens

Note : 4 sur 5.

Son premier EP en 2014 avait été si bien remarqué aux Etats-Unis qu’il en avait un peu rangé sa carrière pour répondre aux sollicitations multiples aussi bien en tant que songwriter ou que guitariste. 

En 2021 Bones Owens sort enfin son premier album éponyme Bones Owens (2021 Thirty Tigers Records), marqué au sceau des Black Keys, de Jack White mais aussi de la décontraction et une certaine lumière. Tout ça ne fait pas très Nashville, Tennessee, où Owens vit et travaille, mais au diable l’ombre de Johnny Cash et de Sun Records. 

Bien sûr il y a de la country dans les bagages du jeune chanteur, et du gospel, mais les guitares ont grossi entre temps pour aboutir à ce rock typiquement américain, synthèse des influences du nord et du sud. Et donc pour le coup parfaitement à sa place à Nashville.

Pour mettre toutes les chances de son côté Owens s’est entouré d’un casting soigneux et de qualité 100% local avec le batteur Julian Dorio connu en France surtout pour avoir survécu aux attentats du Bataclan. Il tenait les baguettes ce soir-là pour Eagles Of Death Metal. Aux Etats-Unis il est estimé pour son groupe The Whigs. Quand au bassiste Jonathan Draper il est passé notamment par All Them Witches (c’était aux claviers).

Et il suffit de quelques mesures du premier morceau – et premier single – « Lightning Strike » pour décoder les influences citées plus haut d’une part mais surtout pour comprendre que le disque sera bon. Et très bon même. Accrocheur, maîtrisé de bout en bout, sans démonstration, juste des bonnes chansons rock, variées qui donnent envie de boire une bière entre potes en regardant le groupe jouer dans votre salle de concert préférée, oui ça nous manque à nous aussi.

Pas de déchet donc dans ces douze titres, et mêmes quelques morceaux qui tirent sévèrement leur épingle du jeu, « Lightning Strike » déjà mentionné, mais aussi « When I Think About Love » avec sa rythmique piqué, « Waves » et son rythme ternaire un peu Strokesien. 

Quelques curiosités également à rapporter comme ce « Keep It Close » qu’on imaginerait écrit pour Liam Gallagher ou « Tell Me » qui a du sortir de la guitare d’Owens après avoir écouté Royal Blood. 

Au final cet éponyme distille une musique touchante, catchy et remarquablement interprétée. Et si finalement cela impressionne, c’est finalement par cette absence complète de besoin d’impressionner, vous voyez le truc ? Les solos de guitares restent à leur place, pas d’envolée vocale insensée, Bones Owens propose ses chansons avec sincérité et sans se soucier d’avoir quoi que que ce soit à prouver, et ça c’est déjà assez culotté. Il rend hommage à la musique qu’il aime de manière certes un peu voyante mais gageons que ses prochains albums marquent une volonté d’émancipation plus affirmée.

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